vendredi 25 janvier 2013

Défap, suite

Elisabeth Marchand est donc venue nous rendre visite au moment de l'apéro de l'Amicale, mercredi soir. Elle nous a parlé avec passion de cette "société de missions évangéliques" créée à Paris en 1822 et qui s'est adaptée, peu à peu, aux nouvelles réalités de l'Eglise et du monde. Etre une Eglise accueillante, c'est aussi prendre le risque du service, loin de chez nous, dans des Eglises avec lesquelles nous ne pouvons entretenir de liens humains qu'en les connaissant mieux. Vous retrouverez dans cette vidéo la voix d'Elisabeth et un exemple d'action du Défap, au Cameroun. 


Elisabeth nous indique également que les offres de postes ont été mises à jour sur le site du Carrefour de l'engagement (clic). Allez y jeter un coup d'oeil si l'envie de découvrir d'autres horizons vous démange ! 

mardi 22 janvier 2013

Défap

Connaissez-vous le service protestant de mission, de son petit nom le Défap ? Mercredi soir au moment de l'apéro de l'Amicale à partir de 18h30, une représentante du Défap viendra nous parler de cette organisation, que vous connaissez peut-être par le forum qui a eu lieu à Rouen l'an dernier et auquel bon nombre d'étudiants ont participé. Elle nous parlera des missions longues où des envoyés vont travailler à l'étranger, mais aussi des actions en France. Venez avec vos questions et vos interrogations, vos rêves et vos envies !

lundi 21 janvier 2013

Regards protestants

Connaissez-vous "Regards protestants", le portait internet des médias protestants ? Ce site, créé sous le patronage de la fondation Bersier, réunit en un lieu unique les contributions de nombreux médias protestants francophones pour en faire découvrir la richesse et la diversité. Sous différentes rubriques, vous trouverez des articles, des vidéos, des podcasts qui abordent l'actualité et des questions de fonds. 
Retrouvez le site à l'adresse suivante : http://www.regardsprotestants.com


dimanche 20 janvier 2013

Ce Dieu auquel tu ne crois pas

"Moi je ne crois pas en Dieu de toute façon !"
C'est péremptoire, mais pas inattendu. C'est une interpellation fréquente quand on s'avoue étudiant en théologie. 
"Et à quel Dieu tu ne crois pas, au juste ?"
Une seconde interloqué, mon interlocuteur prend la question au sérieux. Un Dieu qui déciderait de tout dans sa vie, qui déroulerait un destin implacable, inaccessible à tout et surtout à la parole humaine. Un Dieu planqué dans les cieux. Un Dieu qui encourage le mal sur la terre en avançant les religions et les religieux comme des pions. Un Dieu qui hait et qui méprise. Un Dieu père absolu, indépassable, jugeant, terrible. 
"Ben heureusement que tu n'y crois pas, à ce Dieu-là ! Mais est-ce que c'est le bon ?"
Dieu-concept, Dieu imaginaire, Dieu créé par les humains pour s'arranger de leur faiblesse. Dieu faux. Un Dieu dont on ne peut que parler, et alors ?
"Oui. Et alors, en effet."
On peut très bien être moral sans avoir de Dieu. On peut agir bien. Pas besoin de transcendance pour ça. De toute façon on est seul au monde. Et le pire, c'est que vous avez tous le même Dieu et que vous passez votre temps à vous entre-tuer. 

Lundi dernier, un étudiant en Master pro a soutenu son mémoire sur l'esthétique de l'oeuvre de Karl Barth. En l'écoutant évoquer ce "centre vide" que Barth nomme la Parole de Dieu, toujours inaccessible, mais pourtant toujours coeur et centre vivant de sa systématique, je me disais que la vérité libératrice propre à la théologie, c'est de dire qu'on ne peut pas parler de Dieu, mais qu'il le faut pourtant. Ca nous donne la formidable de liberté de dire "non, ce Dieu dont tu me parles, ce n'est pas celui auquel je crois". Le Dieu auquel je crois, il parle. 
Reste à savoir comment on peut dire ça...

vendredi 18 janvier 2013

Semaine de l'unité

Demain samedi, à l'occasion de la semaine de l'unité (ou dans son intitulé exact "semaine de prière pour l'unité des chrétiens"), aura lieu à l'IPT Montpellier une conférence intitulée "Vatican II : pourquoi en reparler aujourd'hui entre protestants et catholiques", avec le pasteur Marcel Manoël et Mgr Damien Sicard. 
Rendez-vous salle des Actes, de 16h à 18h.

lundi 7 janvier 2013

Vocation, de la joie à la vie

Le séminaire de Master qui réunissait des étudiants de Suisse, de Paris et de Montpellier à l'IPT de Paris s'est terminé, la fin du monde n'a pas eu lieu et l'année nouvelle est apparue. Les vacances ont pris le relais de la réflexion sur la vocation et ces vacances à leur tour se terminent. Occasion pour moi de revenir brièvement sur le sujet de la vocation, qui occupe un certain nombre de théologiens, notamment ceux qui s'interrogent sur la leur, de vocation... 
Peut-être, au fond, que la seule question qu'il soit utile et nécessaire de se poser, c'est : "Est-ce que la Parole de Dieu peut passer par moi ?" Non pas "en suis-je digne" mais "Dieu peut-il agir ainsi ?" Si quelque chose risque de mettre un obstacle tel à la Parole de Dieu que celle-ci ne puisse plus être audible, alors la vocation sera un échec. Mais si rien d'autre que la nature humaine, sa fragilité, sa faiblesse, ne se présente comme un obstacle possible, alors la vocation peut prendre racine. On ne parle pas ici d'être "digne" du ministère. En effet, identifier la personne et la fonction du ministre, c'est s'exposer à retomber dans les travers du donatisme : rechercher d'abord et avant tout la pureté des ministres c'est renoncer à la théologie de la grâce. Nous avons à annoncer que le Christ justifie tous ceux qui croient, pourquoi cela devrait-il passer par une exigence, pour nous-mêmes qui nous interrogeons sur notre vocation, de pureté morale ? Ce n'est pas là qu'agit la grâce. La grâce n'agit pas par fonction. L'Esprit souffle où il veut. 
L'introspection, l'examen de conscience, peut-il donner une quelconque assurance au ministre impétrant ? Je ne crois pas que ce soit là que se joue vraiment la vocation. Paul, avec son épine dans la chair, n'en avait pas moins la certitude d'être apôtre. Cette blessure qui revenait, s'imposait, sans qu'il puisse la contrôler en rien, n'empêchait pas la Parole de passer par lui. La bénédiction de Dieu, la grâce donnée et reçue librement, voilà ce qui lui permettait d'agir en chrétien et en apôtre : ce ne furent ni la guérison ni la certitude d'être juste par lui-même.
Il me semble d'ailleurs que dans l'examen d'une expérience aussi subjective que l'appel reçu, on ne peut guère se passer de la notion d'inconscient. Ce qui est vécu comme venant d'ailleurs et qui pourtant fait vivre et met en route, joyeusement, sans qu'on puisse le contrôler, ça ne peut relever que de l'insu. On ne met jamais précisément le doigt sur le "pourquoi" on est appelé. On peut penser avoir les qualités nécessaires, les compétences utiles, mais ça ne donne pas la joie profonde qui vient avec ce qui fait réellement vivre. L'inconscient, c'est le coeur d'une anthropologie qui décale l'être humain de son propre centre, qui lui reste toujours inaccessible. On peut le voir comme une menace (se sentir mis en route par ce qui ne nous est pas connu, au plus intime de notre être, peut être ressenti comme une perte de contrôle effrayante) ou comme une chance extraordinaire (l'abandon à la confiance). Je crois que sans une véritable réflexion sur les fondements inconscients de la vocation, on passe à côté du problème. Il ne s'agit pas d'introspection et d'auto-analyse. Il s'agit de la certitude que l'essentiel nous échappe, que nous ne sommes pas au fondement de nous-mêmes. Et que c'est bien ça qui fait vivre.
Heureusement, la fatale introspection qui condamne celui qui se pense appelé mais refuse, ne se sentant pas digne, cette introspection n'est pas le coeur du choix. Ce qui fera vraiment la différence, c'est le discernement de l'Eglise, qui affirmera qu'une vocation est reconnue par une communauté humaine. C'est la vocation externe chez Calvin, médiate dirait Luther : d'autres que lui-même pourront confirmer au futur ministre que rien ne s'oppose à ce que la Parole de Dieu puisse passer par lui. Ca ne garantit rien. Ca ne fait pas agir la grâce. Mais ça permet au ministre de partir, joyeux et confiant, sur les routes que trace la grâce déjà venue et à venir !
PRG

mardi 1 janvier 2013

Case vide

Le monde est plein. Le monde est plein de monde. Le monde est plein d'objets. Le monde est plein d'ambitions. Le monde est plein de croyances.
Le monde est si plein que Dieu s'y montre dans les interstices. A la crèche, à la croix. Là où les humains se taisent, s'interrogent et s'indignent. Le monde est plein d'idées chrétiennes devenues sages. 
Vous vous souvenez de ce petit jeu à trois sous qu'on avait, gamins ? un de ceux qui s'entassent dans un tiroir ou s'égarent sous un meuble, un jeu sans importance, qui ne sert qu'à passer le temps et sur lequel on se surprend parfois à passer des heures, un de ces petits jeux auxquels on pense aux moments les plus bizarres sans savoir pourquoi. Le genre de petit jeu qu'on a égaré depuis longtemps. 
Il a une règle tellement simple que ce n'est même pas une règle : il s'agit de mettre en ordre une série (des chiffres, des lettres ou une image). Mais le jeu n'est pas dans la règle, il est dans la matérialité du petit plateau, et quand je dis petit ce n'est pas par modestie du souvenir, c'est qu'il faut qu'il soit petit pour qu'on puisse y jouer. Un plateau minuscule, cinq ou six centimètres de côté au maximum, et des cases - des cases qui coulissent les unes par rapport aux autres à l'intérieur d'un cadre. 
Imaginez un carré en papier : vous le coupez en quatre verticalement et encore en quatre horizontalement. Vous vous retrouvez avec seize petits carrés. Et pas grand-chose à faire avec. Mais si vous en enlevez un... Là, ça devient intéressant. Vous pouvez faire bouger un des petits carrés qui restent en le poussant du bout du doigt, là où se trouve maintenant une place vide. Dans l'espace ainsi libéré, vous pouvez pousser un autre petit carré. Et ainsi de suite. Vous pouvez faire bouger l'espace vide comme ça, en le remplissant tour à tour. C'est là que c'est beau. Parce que si vous écoutez ce qui se passe en le disant à haute voix, vous entendrez ça : "un plein dans le vide, encore un plein dans le vide, le vide bouge, c'est le vide qui permet que ça bouge..." C'est exactement ça : sans vide, il n'y a pas de mouvement possible.
Pourquoi vous raconter tout ça ? Parce que c'est la nouvelle année. Quoi de plus beau à vous souhaiter ? Qu'il y ait un peu de vide quelque part, pour permettre que ça bouge. Que tout ne soit pas plein, pour que le mouvement soit possible. Un peu de vide pour de la vie... à chacun de l'interpréter sur son propre chemin ! Un peu de vide dans notre temps, dans nos certitudes, dans nos habitudes, dans notre quotidien.
A chacun donc, et à vous tous, nous souhaitons quelques cases vides... la folie de l'Evangile ! Et le plus beau, c'est le nom de ce petit jeu : le taquin. Soyons taquins...
PRG