mercredi 11 juillet 2012

Dans la rue...

     


C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qui est à nous, chante ce sympathique groupe du même nom, la rue Kétanou...
la rue, lieu de rencontre, encore...
D'une bonne nouvelle? pourquoi pas?
Une Belle Porte, vers dehors.
Tic-Tac.
La rue évoque beaucoup de choses pour nous, nos déplacements quotidiens, nos gestes automatiques et notre démarche de robot pour se rendre, vers quelque part, selon nos agendas, au travail, au tic-tac de nos montres et de nos pas pour courir après le temps, avec lui, de la porte de chez nous, vers la porte d'ailleurs. De porte en porte.
Toc-toc.
Lieu de la misère aussi, lieu de mendicité, que nous ne voyons pas toujours car elle est à côté. A part, à côté de notre itinéraire fixe, et de tous les fixes de notre drogue quotidienne, notre dose des soucis du quotidien et de notre train-train, tram-tram, métro-métro, pas à pas...
 La rue est donc l'espace ou nombreux s'effacent dans la masse ou cherchent, se tracent une place.
Serait-elle aussi lieu d'un appel?
"pssssssssst..." "hep, s'il vous plaît!", "pardon, excusez-moi, je cherche..."
"monsieur!!" "madame" "et toi là!"

Ou encore comme cette rencontre avec Bernard.
"ah toi là! John Lennon! Je t'ai reconnu! Bon, euh, je te déranges pas hein?!  Tu sais moi, j'ai roulé ma bosse."
...
"Et toi, tu fais quoi dans la vie?"
...
"Des études pour faire pasteur, non, mais un truc, un travail quoi? seulement ça!"
...
"Bon, ça te dis qu'on aille boire un coup, non? "
...
" Pasteur, la religion, j'y crois pas ton truc..."
...
"Tu fais ça parce que tu ne sais rien faire d'autre non?"
...
"Ah oui, toi, c'est la religion, tout ça, moi, c'est pas mon truc... il faut voir les guerres, le Liban..."
...
"Non, je t'aime bien, mais j'y crois pas ton truc, mais bon, t'as l'air sympa."
...
"Tu sais, je m'en fous de toutes ces trucs là, les religions, moi j'aime les gens. A quoi ça sert d'être là et de ne pas se voir, chacun de son côté. Je veux juste discuter, rencontrer les gens, et partager ça, parce que ça sert à rien la vie sinon"
...
Alors, bonne nouvelle ou pas?
Aimer les gens et les rencontrer en leur racontant un brin de vie comme Bernard. Mot après mot.
Dans nos peurs de rencontrer l'autre, alors qu'on se barricade plein de retranchements, et que nos questions résonnent par rapport à un autre, Qu'est-ce qu'on va dire? Est-ce que je passe pour un fou, un illuminé, un marginal, à part.
Oui, pourquoi pas... pas à pas.
Pas à pas, mot à mot, simplement rencontrer l'autre, c'est chouette, comme ça, c'est beau, être là!
à côté, à part, pour partager.
Parce qu'on n'est pas là pour être tout seul et qu'on peut continuer à parler malgré tout.
Et même dans la rue.
Là aussi, la rue peut être un endroit de partage, où nos chemins peuvent faire plus que se croiser, un lieu à part.
se déplacer, faire un pas de côté.
Pas à pas.
Est-ce que je dis toujours la même chose, j'écris toujours la même chose, la même chose, la même chose...
Peut-être, mais j'ai la chance de pouvoir le dire! La grâce! Si vous voulez on en parle, à la croisée de chemins.
 Tiens, hé oui, alors c'est vrai , des fois, ça m'arrive de parler religion, après tout, je fais de la théologie. Et oui, il y a des guerres et des guerres de religion. Mais, allez, tiens, parlons de croisade, c'est ce que je choisis finalement! La croisade des chemins, croiser l'autre simplement sans rien imposer, de toute façon, on est là, et peut-être qu'à la croisée des routes, il y a une rencontre. Et une Belle Porte qui s'ouvre, dans la rue avec un regard, un sourire, un mot.


Bonjour, excusez-moi, je t'aime bien!


                                                  tic-tac, toc-toc, note-note... ré-mi

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