lundi 17 décembre 2012

Veau carré ?

La vocation, c'est quoi ? Les étudiants en Master sont en ce moment à Paris pour une session interfacultaire, pour se poser précisément cette question. Il y a la vocation universelle d'abord, celle qui fait de chaque chrétien un témoin de l'amour de Dieu, de sa Parole et du salut offert par grâce. Cette vocation découle d'un appel irrévocable. On pourrait dire de cette vocation-là qu'elle est vocation à servir Dieu en servant le prochain. 
Mais l'autre, la vocation personnelle qui appelle quelques-uns, à laquelle quelques-uns répondent, qu'est-ce que c'est ? D'ailleurs, qui appelle ? Comment être sûr qu'il s'agit bien de Dieu et non pas des rêves du sujet lui-même ? Luther disait que la vocation immédiate envoyée aux prophètes sous forme d'une voix péremptoire qu'on ne peut pas faire semblant de ne pas entendre (encore qu'ils aient à peu près tous essayé de l'ignorer), cette vocation-là n'avait plus cours de nos jours (et il disait ça il y a déjà un moment). Mais il y a bien une médiation dans l'appel : ça ne se fait pas hors du langage humain. Langage, altérité : la vocation vient d'ailleurs, forcément, mais comment ? et pourquoi ? et pour quoi ?
Quand on aborde la question de la théologie des ministères, la question s'éclaire et s'opacifie en même temps. Pourquoi en effet des gens sont-ils dans une position particulière dans l'Eglise, quel est leur rôle exactement, et comment s'est combiné pour eux cet attelage étrange entre vocation interne et vocation externe ? 
Au fond, on ne peut que revenir toujours à ça : la vocation nous échappe. Le fondement en est hors de nous. Toute la question au cours de ces trois prochains jours sera de comprendre comment en parler malgré tout, et comment on peut légitimement dire "oui, j'ai la vocation". Parce que ça arrive, forcément. A certains. Et certains répondent. Vaste question, donc, dont vous trouverez quelques échos ici même.
PRG

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