samedi 4 août 2012

Cours, jette !

Pour une suffragance en août, il est conseillé d'aimer les courgettes, les tomates et les haricots du jardin. Quand on est dans le Sud-Ouest, il n'est pas inapproprié d'aimer aussi le confit et le jambonneau. Ca tombe bien, c'est mon cas. Les fenêtres du presbytère donnent sur la Montagne Noire et quand la pluie tombe sur Mazamet, les éclairs éclairent jusqu'à Saint-Amans. Le reste du temps, les grillons chantent. 
Le premier jour, des pots de confiture nous attendaient en même temps que les légumes frais et des paroles de bienvenue ont résonné avec les recommandations pour l'aspirateur récalcitrant. Le deuxième jour, j'ai eu la surprise de devoir assurer deux cultes en maison de retraite au débotté. Quand c'est comme ça, on n'a plus le temps de se torturer l'esprit à se demander si on est bien digne de tout ça. Et c'est en parlant, en serrant une vieille main dans la sienne, qu'on se dit que le Christ est partout sur nos chemins de vie. Jusqu'au bout. 
On court comme un "vrai" pasteur, on passe d'une activité à l'autre, d'un temps de méditation à une animation biblique, d'une quiche à mettre au four pour le repas partagé à un plongeon dans le grec pour la prédication du dimanche, d'une recette de pâte à sel à une bataille avec internet, de mots partagés dans un vieux texte à une réflexion sur l'ici et maintenant de la foi. Et on espère jetter ici ou là quelques paroles qui, venues d'ailleurs, diront quelque chose de ce mystérieux Evangile qui ne fait que nous échapper, parce qu'il ne nous appartient pas. 

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