samedi 25 août 2012

Jours 1-2 : Communauty Building


Alors que nous sommes à peine arrivés à bon port (surtout pour ceux qui ont atterri à une heure avancée de la nuit),  les sessions d'introduction commencent déjà.

Nous sommes logés au sein de l'Académie Orthodoxe de Crète qui jouxte un monastère orthodoxe lui aussi (monastère qui apparaît au premier plan de la photo ci-contre).

Nous apprenons à nous connaître petit à petit à travers les discussions et les activités, basées sur la constitution d'un groupe (communauty building), pour que ce même groupe puisse être au service du Comité Central dans quelques jours. Ces activités visent aussi à nous faire prendre conscience des limites du langage, en particulier quand tout le monde n'a pas le même niveau en anglais, que ce soit en terme de compréhension, ou d'expression. Du coup, le langage corporel, non verbal, vient en aide pour arriver à saisir l'ensemble de ce que l'autre veut communiquer.
L'ambiance est en tout cas très bonne, et chaque culture, chaque confession vient enrichir l'autre. Je tirerais volontiers un premier enseignement de ce constat : nous ne pouvons pas nous considérer comme étant seuls en tant que chrétiens, même au plus profond de notre solitude et quand bien même nous lirions la Bible en solitaire. Être chrétien, cela signifie avant tout et peut-être surtout, être en relation avec la communauté des croyants.

Mais revenons-en au soir de mon arrivée, jeudir soir. Dès la fin du repas du soir au cours duquel je suis arrivé, les discussions théologiques sont apparues, et surprise, la théologie francophone (protestante) n'est pas inconnue de tous (en tout cas pas au Liban dans les académies orthodoxes). Certes, elle est connue exclusivement à travers les auteurs traduits en anglais, parmi lesquels Daniel Marguérat figure en bonne place. Mais c'est déjà une belle surprise de constater que, même au niveau théologique, l'oecuménisme peut se vivre, ce dont je doutais pourtant en arrivant. L'oecuménisme ne peut pas se limiter à une simple reconnaissance d'une foi commune en Jésus-Christ, il se doit d'aller plus loin quitte à ce que le consensus soit plus difficile à obtenir.
Quoiqu'il en soit, au sein du groupe des stewards, il y a certes des dissensions, des divergences, mais je crois que nous allons pouvoir aller au-delà pour trouver les points de convergences.
Je trouve qu'il règne ici une certaine ouverture d'esprit (peut être changerai-je d'avis dans les prochains jours) qui permet de s'ouvrir aux autres, et de passer par-delà les différences de confession pour pouvoir discuter entre sujets libres, capables d'évoquer leur foi et de formuler leurs convictions.

Ce matin, qui correspond à la deuxième journée du programme introductif, nous avons eu un temps de réflexion autour du texte de Ruth au chapitre 3, sur les relations entre les genres (masculins, féminins) et sur la place de chacun dans le groupe.
Après cela, la coordinatrice du projet nous a communiqué une sorte de charte concernant les cas de harcèlement sexuel. En effet, étant donné qu'il y a autant de nationalité que de stewards (soit 26), chacun n'a pas forcément, au sein de sa culture, la même compréhension de ce qui peut être gênant pour l'autre ou non. Il s'agissait donc que chacun soit au clair avec les comportements proscrits, et ceux qui ne le sont pas, sachant que l'élément crucial qui permet de déterminer si une conduite est répréhensible ou non, est celui du consentement des deux personnes.
Là encore, l'idée est que le groupe puisse vivre sereinement, qu'on se sente bien au sein du groupe, et que nous puissions établir des relations de confiance avec chacun des stewards.

Pour ce faire, à la fin de chaque journée, et avant le repas du soir, nous nous réunissons en petits groupes appelés home groups, qui n'excède pas 5 stewards. Au cours de ce temps, nous faisons le bilan de la journée, et nous avons l'occasion de dire ce qui s'est bien passé, ce qui ne s'est pas bien passé, ce que nous aurions aimé faire en plus, mais aussi comment chacun se sent au sein du groupe.
Ces temps sont à mon sens important, pour que chacun puisse prendre la parole, même ceux qui sont les moins à l'aise en anglais.

Pour terminer ce billet, je ne pouvais pas ne pas évoquer la nourriture terrestre qui nous est servie abondamment à l'Académie (que je ne vous ai pas encore présentée du reste : http://www.oac.gr/ ).
Nous mangeons en effet remarquablement en Grèce, même si les plats qui nous sont servis ne ressemblent pas spécialement à de la cuisine locale : hier soir nous mangeâmes ainsi un repas italien (pizzas, spaghettis et tutti quanti), tandis qu'aujourd'hui à midi, le très fameux poulet-pommes de terre nous fut présenté à table. Enfin, que dire de la glace à la banane dont la couleur m'évoque davantage l'adjonction massive de colorants, qu'elle ne me laisse apprécier le plaisir de pouvoir déguster une crème glacée.
Heureusement, les « hérésies » ne sont pour l'instant que culinaires, et c'est en fin de compte tout à fait appréciable !

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