mardi 11 septembre 2012

Retour aux affaires


Depuis vendredi midi, me voici de retour sur le sol français, après une quinzaine très riche en terme d'expériences, de rencontres, d'apprentissage aussi.
Que retenir de tout ceci, et comment le retranscrire en actes concrets dans le futur ?
C'est en substance ce que les personnes du COE qui nous encadraient nous demandent : un projet qui s'inscrit dans une dynamique oecuménique, en lien avec ce qui nous a le plus touché pendant ce séjour en Crète.
Vaste programme, d'autant plus que me concernant, je serai limité en terme d'initiative par mon stage en paroisse.

Et pourtant, j'ai vraiment envie de partager ce que j'ai vécu là-bas, de montrer que, quoiqu'on en dise, l'oecuménisme même s'il n'est pas révolutionnaire, porte des valeurs qui me sont chères, et qui reflètent ma vision de l'Eglise.
Alors, que faire pour pouvoir concilier à la fois l'année universitaire, le stage, le mémoire, les reprises de stage à la Faculté, les rencontres avec la Commission des Ministères et ce fameux projet qui nous est demandé ?
Ma première réponse fut de dire que je me contenterais d'un compte-rendu à l'Eglise Réformée de France, par qui j'ai été envoyé.
Mais j'avais envie d'aller plus loin, de pouvoir partager ce vécu et de faire la promotion de l'oecuménisme. Un compte-rendu écrit ne permet pas de remplir cet office.
Alors je me suis dit, que j'allais essayer de profiter des prochains évènements de l'Eglise pour essayer de partager mon enthousiasme oecuménique avec le plus de personnes possibles.
Avec ERF on Tour, j'ai été sensibilisé à l'importance du témoignage, de la présence de l'Eglise hors de ses murs. Avec mon expérience au COE, j'ai pris conscience de l'importance de travailler ensemble. Se rassembler malgré nos différences pour être encore davantage visibles, et montrer que nous pouvons dépasser ces divergences, ces clivages, pour annoncer quelque chose qui dépasse les questions de dénomination...

Finalement un mot revient constamment à mon esprit suite aux différentes expériences de cet été : être acteur.
Être acteur de sa vie, offrir une présence à l'autre, à celui que je ne connais pas, offrir aussi une possibilité de dialogue, accepter la diversité comme une richesse et non comme un obstacle à toute entreprise. Être l'acteur d'un possible, faire le pari de l'espérance, plutôt que de ne voir que les obstacles, et buter contre le mur de la peur, le tout humblement.
C'est pour moi une Bonne Nouvelle, celle d'oser, d'aller de l'avant, tout en sachant que le résultat quel qu'il soit, ne nous appartient pas.
L'important c'est de prendre le risque de s'exposer à l'autre, cet étrange, ce semblable mais non pas identique, accepter que l'Eglise aussi doit sauter le pas, prendre le risque de sortir de son confort, de son ronronnement quotidien, de sa routine parfois rassurante, pour se risquer au-dehors, que ce soit vers d'autres confessions, ou plus largement pour donner à tous l'opportunité d'entendre une Parole qui nous bouleverse et nous fait vivre, celle de l'Evangile.

C'est pourquoi j'essaierai de garder à l'esprit que nous n'avons qu'une obligation de moyen, celle de tenter, d'offrir, de s'offrir aussi, dans une forme de lâcher-prise à la rencontre et à la contradiction.
Mais j'ai compris cet été que c'est grâce à l'échange de convictions qu'on peut se forger sa propre identité, en réaction à celles qui nous sont soumises. L'essentiel est de respecter les convictions de chacun, sans pour autant tomber dans le piège du syncrétisme : être à l'écoute de l'autre ne signifie pas être d'accord avec l'ensemble de son discours, mais bien le reconnaître comme un sujet qui mérite tout autant que soi, d'être entendu, un autre qui a aussi, une Bonne Nouvelle à nous apporter.
En quelque sorte, un retour perpétuel aux affaires théologiques et à la formulation de sa foi !

2 commentaires:

Eloïse a dit…

AMEN mon frèèère !

Remuccino a dit…

Tout à fait!