lundi 16 janvier 2012

Le mur des réformateurs



A la question : « Peut-on rire de tout », Pierre Desproges répondait « Oui, mais pas avec n’importe qui ». Puisque nous sommes entre nous, faisons le tour du mur des réformés : devant, bien sûr, Calvin, Farel, T. de Bèze, et Knox, et de chaque côté, Luther et Zwingli ; ces messieurs, si on leur donnait un instrument, ne joueraient pas tout à fait la même musique. Il n’y a pas que des réformateurs sur ce mur : on y voit des noms, dont ceux de Benjamin Franklin et de Thomas Jefferson, il me semble : francs-maçons, ceux-là ; normal pour un mur, me direz-vous ; et vous aurez raison, car les Américains ont un peu payé pour ce mur ; comme diraient Plonk et Replonk, « he who pays the fiddler tells the tune » (l’anglais est la quatrième langue suisse). En somme, en 1909, presque quatre siècles après la réforme, ce qui cimente ce mur, c’est la liberté de conscience, accordéons-nous pour le dire.
Eh bien, un vingtième siècle plus tard, ce mur de la liberté religieuse est toujours plein de trous ; mettons-nous le dos au mur, et regardons un autre mur, celui de la façade de l’abbaye de Westminster, c’est-à-dire, pour un Britannique, l’équivalent à la fois de Notre-Dame de Paris, de la cathédrale de Reims, et de la basilique Saint-Denis ; ces anglicans avaient en façade depuis des siècles dix niches vides. Peut-être une image en creux de nos espaces de liberté, qui sait ? Ils ont décidé d’y loger des statues de martyrs de la foi au vingtième siècle ; ils en ont malheureusement trouvé beaucoup et statufié une dizaine parmi lesquels Martin Luther King, Monseigneur Romero, Dietrich Bonhoeffer, etc. La musique est à l’intérieur, c’est du Haendel.
Quizz : en 2109, on refait des statues de héros de la liberté de la foi ; qui ? et devant quel monument ? un mur, une église ou un pont ? On ne murmure pas dans la salle ! Plonk et Replonk feront la photo.
CLR

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