samedi 28 janvier 2012

Un nouveau paradoxe à mettre sous tension


Il y a un truc quand même qui est tout chiffonnant quand on est étudiant en théo dans une faculté protestante. C'est ce que j'appellerais si j'osais l'impératif universitaire.
D'un côté, nous savons (parce que nous vivons de cette promesse) que notre valeur est imprenable, que nous existons aux yeux de Dieu sans que nos actes n'ajoutent quoi que ce soit à ce que nous sommes - et même qu'il existe toujours le risque de se perdre à adorer de faux dieux si on croit pouvoir se donner une valeur à nous-mêmes par ce que nous faisons.
De l'autre côté, il y a l'obligation de faire du mieux possible, d'apprendre, d'écrire, de comprendre, d'évaluer... et d'être évalués. Toujours dans le respect et le soutien, par des gens dont le but est de faire avancer leurs étudiants et jamais de les faire douter ni d'eux-mêmes ni de ce qu'il peuvent être. Mais bien évalués quand même. Identité imprenable d'êtres humains d'un côté, identité d'étudiants suspendue à un faire de l'autre. Tout l'art consiste à ne jamais confondre les deux. Ca n'est pas forcément toujours simple.
On peut considérer par exemple que la reconnaissance des qualités de chacun nous permet de les donner au service de tous, raison alors pour laquelle notre Eglise exige de ses futurs ministres d'en passer par un parcours universitaire exigeant. Ces qualités sont des dons qu'il nous est donné de cultiver. Or personne n'a pas reçu de don : donc personne n'est superflu. Ces qualités ne sont pas destinées à nous permettre de nous réaliser, mais à être mises au service... Ce n'est ni un titre de gloire, ni une condamnation, mais une promesse de vie... Vu comme ça, c'est évangélique !
Et vous, comment vous en dépatouillez-vous, de cette tension ? 

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