lundi 30 avril 2012

La Force d’être debout



Vendredi, nous avons reçu en cours de théologie pratique le Directeur général de la Fondation John Bost, oeuvre médico-sociale pour personnes polyhandicapées, et malades mentaux. Cette fondation fut créée par un pasteur protestant, John Bost, qui déclarait « Ceux que tous repoussent, je les accueillerai au nom du Maître ». Cette fondation s’occupe donc de la prise en charge de ces personnes, avec la perspective qu’un mieux est toujours possible pour quiconque. En effet, chacun a une valeur, un don à apporter aux autres, et peut recevoir de l’autre. C’est donc avec un objectif d’espérance que sont accueillis les résidents. Une des spécificités de ce lieu est qu’il se trouve dans un immense parc intégré un village de La Force, en Dordogne (un signe ?) où il n’y a ni clôtures, ni barrières. Ainsi, John Bost, son fondateur, voulait que des « fleurs soient mises sur le chemin. » C’est donc le cas, au sens propre. La totale liberté de circulation des résidents est donc preuve que l’on peut avoir confiance en eux et que la rencontre et l’échange sont les facteurs clés dans cet institut. Premier employeur du département de la Dordogne, la Fondation John Bost accueille plus de 1000 résidents et près de 1400 salariés. Une autre spécificité, et c’était le thème plus spécifique de notre cours, est que cette Fondation joue un rôle très important dans le témoignage évangélique et la vie spirituelle des résidents avec de la catéchèse, des temps de partage biblique, un accompagnement des familles, et des cultes célébrés tous les dimanches. Trois aumôniers protestants à plein temps sont employés par la fondation, de même que le directeur qui est pasteur, comme le veut la tradition depuis la création de la fondation. Nous y voyons donc un autre versant de la diaconie : accueillir son prochain, tel qu’il est, étant convaincu que nous pouvons recevoir de lui. Au-delà d’une aide strictement médicale et physique, la Fondation se veut avant tout une institution ouverte sur l’humain en privilégiant l’écoute, le dialogue, l’échange, la convivialité.

Prendre soin de notre prochain et le considérer comme un frère, n’est-ce pas un des principes même de l’Evangile ? Qui que nous soyons, nous avons de la valeur aux yeux de Dieu. Qui que nous soyons, Dieu nous aime. Qui que nous soyons, nous sommes Un en Christ. Pour comprendre et se faire une idée de la vie à la Fondation, nous avons regardé un film de présentation. J’ai été très ému, lorsque j’ai entendu chanter par plusieurs résidents ce magnifique chant d’Hugues Auffray qui me rappelait des souvenirs « Allez, Allez, mon troupeau ». J’ai pensé que les résidents étaient comme un troupeau, non un troupeau de stupides moutons se suivant naïvement, mais plutôt un troupeau dont le Seigneur est le Berger est d’où ils ne manqueront de rien. La quatrième strophe de ce chant et son refrain disent :          

« Ce soir, la lune est belle
 Le printemps n’est pas loin
Fleuriront sur les guerresLes roses de la paix
Puisque nous serons frères
Dans ce monde nouveau
Allez, allez
Allez, allez mon troupeau

Allez, allez

Nous arriverons bientôt. »         

Où vont-ils et où arriveront-ils ? Peu importe. L’essentiel est que ce troupeau avance dans l’espérance, et dans la certitude qu’ils y vont ensemble, de manière unie, fraternelle et solidaire. Une belle leçon de vie !        
Simon

1 commentaire:

Pascale a dit…

Merci pour ce beau billet Simon...