mardi 27 décembre 2011

Tranche de dimanche

Entre deux rédactions de devoirs estudiantins où je feins de me prendre plus au sérieux que moi-même, je profite de ces parfums de vacances pour redécouvrir le sens de l'inutile.
Parmi ces espaces de gratuité vaine pour l'oeil non avisé, il y a le culte de ma paroisse.
Mon épouse ne s'étonne plus de ma phrase favorite du dimanche: « Finalement, je crois que je vais aller au culte, ce matin ».
Et me voilà parti pour une heure de voiture, à travers la neige, histoire d'aller entendre la bonne Parole d'un de mes pasteurs, sur le Psaume 115.
J'arrive limite à l'heure, comme souvent... dans ce quart d'heure de retard entendu.
Là, je suis heureux de retrouver J., fidèle au poste, qui m'accueille d'un « Bonjour, quel temps tu as vers chez toi? … La route était bonne? ». Depuis quatre ans que je viens régulièrement, ses mots simples ne varient guère mais ils font que je me sens chez moi.
Dans le temple, les rangs sont clairsemés de gens familiers; vingt personnes grand maximum, aujourd'hui. L'absence d'organiste pour cause d'intempéries donne à la célébration le feutré de l'hiver.
Il fait bon, le culte passe allègrement.
Fait étonnant, on dit deux fois le Notre Père. Mais tout me va.
A la prière d'intercession, je pense à cette amie partie enterrer son père , et qui en est revenue avec l'impérieux besoin de tout quitter... travail... mari... en proie aux affres du sens de l'Essentiel. Je pense à son époux. Seigneur, garde-leur ton souffle consolateur, quoi que leurs vies deviennent !
Au moment de l'envoi, J. me demande si je ne pourrais pas faire le service « au verre de l'amitié » d'après culte, parce qu'il a besoin d'un coup de main . Je prends cela comme une gratification.
De retour à la maison, une heure et demie plus tard, c'est le repas de famille version « pot-au-feu ». Mon fils de 22 ans, incroyant, qui travaille dans un établissement pour handicapés me demande si je ne pourrais pas « faire une messe de minuit » parce que le prêtre du coin est parti sans être remplacé, et que les résidents handicapés sont très attachés à la célébration de Noël.
Je suis obligé de le décevoir ! Mais je ne peux m’empêcher de constater combien ces temps de culte font sens, même pour l'incroyance de mon fils.
De ce « futile » utile, je me sens Témoin.

Ch.

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