mercredi 14 décembre 2011

Disons que j'ai arrêté d’accélérer.


Si vous croyez avoir compris quelque chose à la mécanique, c'est qu'on vous a mal expliqué.
Voilà ce que je me suis dis, en cette fin d'après-midi, face à la panne de mon véhicule. J'ai ouvert le capot, et je me suis dis, c'est fichu. De toute façon, ça tombe bien, je comptais faire une pause. Mais attention, une vraie pause ! J'en ai profité, j'ai éteins mon téléphone portable, j'ai ouvert les vitres, et j'ai attendu.
Ce que j'ai attendu ? Je ne sais pas. Disons que j'ai arrêté d’accélérer.

Au départ, je me suis sentie un peu mal à l'aise, parce que d'habitude mon téléphone sonne souvent, je tape très vite sur les touches de mon ordinateur, je suis over-bookée et cette hyperactivité me plait. Ma phrase favorite c'est "désolée, j'ai pas le temps". Réparer ma bagnole, courir après le temps et tenter de le rattraper, tourner le dos au deuil et à la finitude.
Là, la nuit commençait à tomber, et ce temps-là, ce temps de veille, se présentait comme un grand trou dans mon agenda. Un dimanche, un Sabbat, un moment d'intimité. Et voilà que je me mettais à philosopher !
J'ai respiré un bon coup : cette panne de voiture est une bénédiction, je me suis dit.

Les idées fusaient dans tous les sens.

Hier soir, au théâtre la dame elle a perdu sa chaussure. Les aléas du direct, du spontané, de l'humain. L'artiste postillonnait tout le temps, et ça se voyait bien dans la lumière des projecteurs. Y avait pas de montage, pas de "silence on tourne", ça respirait la spontanéité. La dame, c'était un artiste, qui s'expose au service d'une oeuvre, et j'ose dire, au service de la transcendance.
Sur Arte, ça parlait migration, immigration, émigration, l'autre soir. C'est très à la mode n'est-ce pas ? Parler d'hospitalité comme un défi collectif, individuel, politique aussi. Étranger et voyageur sur la terre...
Puis tout à coup, mais comme une évidence, j'ai pensé à mon fils, minuscule bout d'humain. Presque étranger lui aussi. Il ne sait pas bien marcher, il ne sait pas bien parler, il ne sait pas bien compter, il apprends à découvrir le monde et à se découvrir lui-même. Il est tellement vulnérable. Le travail des parents, l'éducation, quel accueil long et attentif !
Ressemblant au regard parental sur l'enfant, "un autre" nous accueille et nous aime inconditionnellement. Il se tient à la porte.

"J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance"

" Je suis avec vous toujours, jusqu'à la fin du monde "

Des phares. Une voiture. "Besoin d'aide ?"
Je vais laisser la voiture là. "Dis-donc, t'as confiance toi !"

J'ai répondu, oui j'ai confiance. C'était pas juste une histoire de bagnole. 
Oui j'ai la confiance : elle m'a été donnée.

(récit fictif inspiré du cours public du 14 décembre) 

1 commentaire:

Ch a dit…

La confiance ...l'autre nom de la Foi.