Après la mort de Jésus, les chrétiens n'avaient pas la tête à décider qu'ils s'appelleraient un jour chrétiens et que ce qu'ils allaient dire changerait le monde et la façon de penser Dieu. Après la mort de Jésus, ils étaient catastrophés. Jésus mort - mais pas seulement ça : Jésus mort par le sacrifice réservé aux esclaves, aux criminels. Un renversement total de Dieu. Le récit consacré aux pélerins d'Emmaüs évoque cela, ce désespoir face à un événement auquel il fallait donner du sens, absolument.
Comment interpréter la mort de Jésus ? A chaque génération de chrétiens, il a bien fallu se représenter, à nouveaux frais, cette mort du Fils de l'Homme, du Fils de Dieu, de Dieu lui-même, sur la croix. On a beaucoup figé cette question, parfois, dans des dogmes qui entendaient donner une réponse à cette énigme. On a pensé ça sous le motif du rachat : en échange du pardon et de la grâce, Christ a pris le péché. Ou alors, plus pervers, on a pu penser que Dieu a lui-même pourvu au sacrifice qu'il exigeait pour l'immensité du péché des hommes qui le mettait en colère. Mais quel est ce Dieu-là ? qu'est-ce ça cache, un tel sacrifice? qu'est-ce qu'il va exiger en retour, qui permette de repayer, au moins un peu, un tout petit peu, cette nouvelle et immense dette dont on a hérité ? On n'en sort pas.
Est-ce qu'on peut penser autrement ? est-ce qu'on peut penser que la culpabilité n'est pas le prix à payer pour ce don qu'on nous dit gratuit mais auquel il est si difficile de croire ?
Oui, on peut. C'est là qu'est l'Evangile.
Comment interpréter la mort de Jésus ? A chaque génération de chrétiens, il a bien fallu se représenter, à nouveaux frais, cette mort du Fils de l'Homme, du Fils de Dieu, de Dieu lui-même, sur la croix. On a beaucoup figé cette question, parfois, dans des dogmes qui entendaient donner une réponse à cette énigme. On a pensé ça sous le motif du rachat : en échange du pardon et de la grâce, Christ a pris le péché. Ou alors, plus pervers, on a pu penser que Dieu a lui-même pourvu au sacrifice qu'il exigeait pour l'immensité du péché des hommes qui le mettait en colère. Mais quel est ce Dieu-là ? qu'est-ce ça cache, un tel sacrifice? qu'est-ce qu'il va exiger en retour, qui permette de repayer, au moins un peu, un tout petit peu, cette nouvelle et immense dette dont on a hérité ? On n'en sort pas.
Est-ce qu'on peut penser autrement ? est-ce qu'on peut penser que la culpabilité n'est pas le prix à payer pour ce don qu'on nous dit gratuit mais auquel il est si difficile de croire ?
Oui, on peut. C'est là qu'est l'Evangile.
La croix atteste que Dieu est radicalement différent de ce qu’on attendait. Il n’est pas celui à qui on sacrifie quelque chose, mais celui qui se révèle dans le crucifié, se solidarise avec celui qui meurt. Il n’est pas où on le cherche. Folie, scandale. Or, paradoxalement, cette mort a du sens. Parce que je sais en regardant à la croix que je me trompe sur Dieu... Celui qui reconnaît à la croix qu'il se trompe sur le lieu où Dieu se trouve, il est alors en communion avec ce Dieu-là. Alors cette mort est efficace, oui ! mais pas sacrificielle, non ! elle est efficace parce qu'elle manifeste la logique de la révélation et du don de Dieu. Ce que ça veut dire, c'est que, au moment même où notre sagesse nous fait passer à côté de Dieu, alors on le rencontre.
Nous pouvons, alors, confesser un Dieu qui meurt - et qui emporte dans cette mort toutes les représentations que nous nous en faisons. Ce qui meurt à la croix, c'est le Dieu archaïque... La croix, c'est le sacrifice du Dieu qui exige le sacrifice pour sa satisfaction.
Ce Dieu que nous confessons, c'est le Dieu incompréhensible qui offre dans un geste incompréhensible, fou, scandaleux, le don absolu, fait une fois pour toute. Alors c'est un Dieu d'Evangile, un Dieu de la bonne nouvelle qui libère absolument.
Voilà de quoi il s'agissait, fondamentalement, ce soir au cours public à l'IPT. Alors avec un peu de chance, on a entendu une bonne nouvelle.
Sinon, on peut toujours sourire. L'autodérision, ça s'appelle...
2 commentaires:
Mort du Fils, fin du sacrifice...
ou alors :
Mordu! Fils! Findus, sacré Fils !
(Oui je sais l'humour tôt le matin, ce n'est pas une bonne chose, à l'avenir je m'abstiendrai, mais je n'ai pas pu m'en empêcher!)
Trop fort ! tu as mis en oeuvre littérairement ce fameux principe :
Dés ! Sang ! Duvet ! L'eau ! (etc., etc.)
Monsieur VP, chat peau. Pardon. Chape, ô. Enfin bref.
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