jeudi 16 février 2012

Je déclame, tu déclames, nous déclamons

Il y a des jours comme ça, où parler devient un mystère : c'est quand on se demande ce qui se passe, au fond, quand on parle... Aujourd'hui donc, nous avons exploré ensemble, avec le comédien Emmanuel Gradt, ce qui se joue dans l'acte de parler en public. Il paraît que le matin, les passants nous ont pris pour des lions en cage (là, on marchait dans tous les sens en essayant de prendre un air dédaigneux et en étouffant des rires nerveux) puis pour une ménagerie tout entière (là, on se chauffait la voix). On a aussi fait des exercices qui reposaient sur la complicité du regard pour se passer des ballons imaginaires. Là, notre pratique assidue des apéros du mercredi a été fondamentale, si j'ose dire, vu qu'on se connaît tellement bien qu'on sait souvent, d'un coup d'oeil, où en est l'autre. Si ça n'avait été pour le pied présidentiel qui l'empêchait de trotter autant que les autres, on aurait pu dire qu'on était rhétoriques-raques (non ? non, bon).
L'après-midi, c'était l'épreuve de la prise de parole en public. Et là, on a pu se rendre compte que compter sur l'auditoire est au moins aussi important que préparer ce qu'on a à dire : l'attention a priori bienveillante permet de s'appuyer sur quelque chose pour ne pas parler dans le vide. Chacun a pu lire/dire un texte, chacun à sa manière, avec sa propre intonation, ses propres émotions, sa propre façon d'habiter la parole. Comme l'a dit l'un de nous à la fin, il y a de la marge pour la progression... mais on a sans doute pris conscience, collectivement et individuellement, qu'on était bien capables de parler en public... et on n'a pas fini d'en explorer toutes les dimensions. 

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