mercredi 15 février 2012

Lorsque glaçons pendre par le mur





Lorsque glaçons pendre par le mur,
 
Et Dick le berger souffle son ongle,

Et les ours Tom se connecte dans la salle,
     
Et le lait vient à la maison congelés dans un seau,

Lorsque le sang est nipp'd et les moyens être immonde,
Puis chante tous les soirs de la chouette dévisager,
 
                Tu-whit;

Tu-qui, une note joyeuse,
Bien grasse Joan quille doth le pot.



Quand tout à voix haute le vent doth souffler,
    
Et la toux se noie scie du pasteur,

Et les oiseaux assis couve dans la neige,
     
Et le nez de Marion semble rouge et des matières premières,

Lorsque rôties sifflent crabes dans le bol,

Puis chante tous les soirs de la chouette dévisager,
  
               Tu-whit;

Tu-qui, une note joyeuse,
Bien grasse Joan quille doth le pot.

Le pauvre William se retournerait dans sa tombe s'il pouvait lire ça... C'est ce que donne la traduction automatique du poème "Winter" tiré de Love's Labour's Lost, une pièce de 1595. Il paraît que son humour érudit la rend particulièrement difficile d'accès pour le public moderne... pour un lecteur moderne, un peu paresseux et doté d'un accès internet, c'est sûr. L'original est ici (clic) et une traduction un peu plus respectueuse donnerait quelque chose dans le genre :

Quand les glaçons pendent des toits,
Dick le berger souffle dans ses doigts,
Tom entasse les buches au salon,
Le lait gèle dans le poêlon –
Quand le froid vous mord et que les sentes gadouillent,
Alors la chouette effraie, dans la nuit, gazouille :
Chu-hui,
Chu-hou, un joli son –
Et Jeanne la souillon noie le bouillon

Quand le vent hurle et secoue,
Le prêche du pasteur se noie dans la toux,
Les piafs frissonnent, petites pattes gelées,
Rouge et humide est, de Marion, le nez –
Quand les crabes rôtis dans le bol grouillent,
Alors la chouette effraie, dans la nuit, gazouille :
Chu-hui,
Chu-hou, un joli son –
Et Jeanne la souillon noie le bouillon


William Shakespeare, "Winter" (Love's Labour's Lost), 
trad. PRG


Charmant, non ? Mettons que c'est une façon de ne pas oublier que le texte traduit (quelle que soit la méthode de traduction) met forcément une barrière entre le lecteur et le texte original... 

1 commentaire:

christophe a dit…

Joli...!