mardi 26 juin 2012

Au lait et miel de la rencontre


     


   

      Pour rester dans le ton de l'Indonésie d'hier, où paraît-il c'était cuisine;
 Depuis ma suffragance, je voudrais partager moi aussi une "recette?" où j'ai pu rencontrer ces deux ingrédients délicieux... le lait et le miel.
      Malgré le goût amer que nous pouvons avoir au cours de nos études, ou encore dans nos vies, la théo c'est beau, c'est doux! c'est bon comme le miel et le lait, quand elle nous permet de partager.
Quand on la vit à la fac avec les amis!
Mais aussi, quand elle nous permet d'appréhender la réflexion sur Dieu et que nous pouvons y trouver de quoi relire nos vies. Quand elle nous permet de nous confronter à la réalité d'une paroisse et de la rencontre des "vrais gens". Hé bien oui, car il y a quand même un moment où on se demande où on en est par rapport à la vraie vie après un parcours à la fac de théo et parmi tous nos sympathiques camarades avec qui on se sent par moment un peu extra-terrestre pour la société, et avec qui on peut échanger nos questions, nos doutes, nos chemins en les mettant côte à côte, en vis à vis.
   Certes, il faut veiller particulièrement à la manière avec laquelle se noue la relation avec les paroissiens, mais, finalement, sur le terrain, en paroisse, ce n'est peut-être pas si différent car définitivement, l'étudiant en théo, le docteur de la loi, le pasteur n'a pas un statut privilégié qui lui donnerait plus de réponse.
     De nombreuses questions certes ont pu être étudiées tout au long du parcours. Mais nous gardons tous cette fragilité, cette incapacité à faire ou à dire dans telles ou telles situations.
     A tel point que nous nous interrogeons, comment avancer dans ce désert, là où il n'y a plus de chemin, là où nous n'avons plus de réponse et face à notre impuissance?
Et dans chaque visite, et avec chaque personne, quelles que soient les études, quels que soient les chemins parcourus et le vécu personnel, rien n'est transposable, superposable, substituable. C'est toujours dans cette conscience que chaque chemin est unique que nous pouvons avancer.
     Alors comment garder pour nous le message de cette radicalité de l'Evangile pour pouvoir le témoigner. Et que penser de ce message qui s'adresse à nous aujourd'hui, quand nous avons l'impression aussi, qu'il dit quelque chose pour notre société, qu'il la remet en question et qu'il remet en question les rapports fondamentaux entre les uns et les autres?
     Pour chaque rencontre, chaque visite, nous avons à remettre en question cette Parole pour nos vie et pour qu'elle soit Parole de vie dans la rencontre, non pas pour que cette parole change l'autre, mais pour qu'elle puisse nous changer ensemble pour faire le choix de la vie afin de vivre.
      Mais concrètement?...
Concrètement, là où notre société et chacun de nous a cette tentation de vouloir justement donner une parole et une réponse, pour toute chose. C'est à l'écoute d'une parole autre que nous nous en remettons. Cette parole de la personne que l'on rencontre, et cette Parole qui nous "retourne" et peut nous relever.

Dans ces moments de suffragance, il y a effectivement ces visites, ces rencontres que nous sommes amenés à vivre.
Et il arrive parfois, au coeur d'une visite, qu'on n'ait plus de mots.
Même à ce moment sans mot, peut se révéler une intention de prière, un sujet. Cette parole humaine qui veut nouer le contact avec Dieu, cette parole fragile qui veut continuer à dire là où on est impuissant, là on on ne peut plus dire. Parfois, avec une prière, il s'agit d'une intention que l'on laisse à l'attention de l'autre, qui dit aussi que l'on a pas de mot ou qu'on ne veut pas les imposer à Dieu ou à l'autre, même si on accepte de se placer en prière pour que ça continue à parler au delà de nos mots... Et parfois, des mots sortent, face à l'inconnu(e), dans l'inattendu de cette rencontre, des mots qui se disent, sans se la raconter, des mots qui acceptent de remettre l'intime et le partager dans la confiance que ces mots et ces maux déposés prendront une autre dimension pour nous grâce au Seigneur en lequel on se confie.
Alors, oui, même une parole amère, même au creux de tout ce qui est le plus difficile à avaler de nos situation, on peut avoir l'espérance que cette parole dans nos bouches, nos oreilles et pour nos vies devienne lait et miel, Parole d'une promesse, la promesse que Dieu est là, qu'il est présent dans la rencontre, au delà de nos frontières. Dans la rencontre de l'autre coule le lait et le miel de Dieu.
Alors, c'est vrai, je vous parlais de recette et je vous laisse sur votre faim... mais finalement, on dit bien, l'ingrédient essentiel pour toute recette... c'est l'Amour, n'est-ce pas?...
RD

1 commentaire:

Pascale a dit…

Merci !
Alors... alors peut-être que la terre promise, c'est celle qui permet la rencontre véritable ? j'aime bien la métaphore !