Hier, nous avons assisté à un culte en javanais. Je ne dirai pas
que c’est très différent de l’indonésien parce qu’honnêtement
je serais incapable de vous dire en quoi précisément ça diffère,
mais déjà ça s’écrit autrement, comme en témoignait
l’affichage vidéo des cantiques. Le truc, c’est que les deux
derniers dimanches, nos amis indonésiens pouvaient nous aider à
comprendre quelques bribes en traduisant ici ou là des passages de
la liturgie, mais hier tout le monde était à la même enseigne. Le
seul étudiant qui comprend le javanais était rentré à la maison
pour le week-end. Etrangement, c’était un moment de culte apaisant
et signifiant malgré tout. Temps en suspens pour la méditation et
la prière, au rythme familier d’une prédication, où les pensées
peuvent suivre leur cours...
Ensuite, nous avons travaillé ensemble. Vous connaissez la parabole
du bon Samaritain (Lc 10,25-37), bien sûr. Pour notre cours sur la
mission (passionnant à bien des points de vue), nous avons exploré
cette parabole pour évoquer le thème de l’hospitalité. C’est
un texte complexe, comme toutes les paraboles, à la fois du point de
vue de la structure et du contenu. Une approche narrative un peu
serrée montre que la question de Jésus renverse la totalité de la
narration. Qui est le prochain de l’homme blessé ? Voilà ce
que demande Jésus. Or on attendait plutôt la question : « qui
est le prochain de l’homme qui s’arrête pour aider ? ».
D’ailleurs, l’intéressant c’est que si on demande à des gens,
comme ça, au hasard (enfin pas totalement au hasard, ce sont des
théologiens, certes), quelle est la chute de l’histoire, leur
interprétation, souvent, repose sur la deuxième question (que ne
pose pas Jésus) plutôt que sur la première. Ca rend les choses
tellement complexes qu’on a passé la soirée d’hier à s’emmêler
les pinceaux dans le script du mime qu’on essayait de mettre en
place.
Du coup, ça a donné lieu à une véritable discussion théologique
et « oh boy » comme on dit ici, ça fait du bien de
débattre et d’en rire en même temps. Comme tout le monde s’y
perd, chacun aide l’autre à élaborer son argument, même si ce
n’est pas sa position de départ. Disputatio, on a fait ça
à l’IPT en début d’année et c’était une expérience assez
éprouvante, mais parfois, c’est à la fois joyeux et fructueux.
Enfin il reste à savoir si notre public (captif) y comprendra
quelque chose. Pour parfaire l’élégance du truc, on a décidé de
rester sur une question. Toutes les hypothèses sont donc encore
ouvertes, à chacun de se faire son opinion. Et vous, qu’en
pensez-vous ?
Nous entamons ce matin la dernière semaine du GIT en Indonésie.
Dimanche, chacun repartira de son côté. C’est donc la semaine des
dernières fois, la semaine du Talent show aussi, des échanges
de mail, et tout ça. Mais ce soir, on innove : ce sont les
étudiants qui cuisinent. Ca devrait être intéressant ;
l’équipe est internationale et j’espère qu’il n’y aura pas
de grands débats éthiques sur la question de comment on épluche
une pomme de terre – mais si c’est le cas je ne manquerai pas de
vous en faire part. Histoire que vous puissiez mettre votre grain de
sel. Bonne journée !
(Photo Anita)
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