lundi 25 juin 2012

Jours 18 & 19 - Church & Cooking


 Hier, nous avons assisté à un culte en javanais. Je ne dirai pas que c’est très différent de l’indonésien parce qu’honnêtement je serais incapable de vous dire en quoi précisément ça diffère, mais déjà ça s’écrit autrement, comme en témoignait l’affichage vidéo des cantiques. Le truc, c’est que les deux derniers dimanches, nos amis indonésiens pouvaient nous aider à comprendre quelques bribes en traduisant ici ou là des passages de la liturgie, mais hier tout le monde était à la même enseigne. Le seul étudiant qui comprend le javanais était rentré à la maison pour le week-end. Etrangement, c’était un moment de culte apaisant et signifiant malgré tout. Temps en suspens pour la méditation et la prière, au rythme familier d’une prédication, où les pensées peuvent suivre leur cours...
Ensuite, nous avons travaillé ensemble. Vous connaissez la parabole du bon Samaritain (Lc 10,25-37), bien sûr. Pour notre cours sur la mission (passionnant à bien des points de vue), nous avons exploré cette parabole pour évoquer le thème de l’hospitalité. C’est un texte complexe, comme toutes les paraboles, à la fois du point de vue de la structure et du contenu. Une approche narrative un peu serrée montre que la question de Jésus renverse la totalité de la narration. Qui est le prochain de l’homme blessé ? Voilà ce que demande Jésus. Or on attendait plutôt la question : « qui est le prochain de l’homme qui s’arrête pour aider ? ». D’ailleurs, l’intéressant c’est que si on demande à des gens, comme ça, au hasard (enfin pas totalement au hasard, ce sont des théologiens, certes), quelle est la chute de l’histoire, leur interprétation, souvent, repose sur la deuxième question (que ne pose pas Jésus) plutôt que sur la première. Ca rend les choses tellement complexes qu’on a passé la soirée d’hier à s’emmêler les pinceaux dans le script du mime qu’on essayait de mettre en place.
Du coup, ça a donné lieu à une véritable discussion théologique et « oh boy » comme on dit ici, ça fait du bien de débattre et d’en rire en même temps. Comme tout le monde s’y perd, chacun aide l’autre à élaborer son argument, même si ce n’est pas sa position de départ. Disputatio, on a fait ça à l’IPT en début d’année et c’était une expérience assez éprouvante, mais parfois, c’est à la fois joyeux et fructueux. Enfin il reste à savoir si notre public (captif) y comprendra quelque chose. Pour parfaire l’élégance du truc, on a décidé de rester sur une question. Toutes les hypothèses sont donc encore ouvertes, à chacun de se faire son opinion. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Nous entamons ce matin la dernière semaine du GIT en Indonésie. Dimanche, chacun repartira de son côté. C’est donc la semaine des dernières fois, la semaine du Talent show aussi, des échanges de mail, et tout ça. Mais ce soir, on innove : ce sont les étudiants qui cuisinent. Ca devrait être intéressant ; l’équipe est internationale et j’espère qu’il n’y aura pas de grands débats éthiques sur la question de comment on épluche une pomme de terre – mais si c’est le cas je ne manquerai pas de vous en faire part. Histoire que vous puissiez mettre votre grain de sel. Bonne journée !


(Photo Anita)

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