mardi 12 juin 2012

Jour 5 - Questions, and more questions

Question d’une étudiante : « Genèse 1, est-ce que ce n’est pas une histoire poétique qui dit quelque chose sur l’humain ? » Réponse du professeur d’AT : « Toutes les références poétiques dans l’AT sont à propos de la réalité. » Un frisson parcourt la salle. « Il n’a pas créé ex nihilo, il existait déjà quelque chose. » Les mains se lèvent. « Vous dites que l’auteur de l’article dit que Dieu a créé la terre bonne et non parfaite. Mais pourquoi ne l’a-t-il pas créée parfaite ? Et dans ce cas, il a laissé la place au mal ! » Le professeur répond « He is not almighty. » Les sourcils se froncent. « Pour créer, il doit laisser de la place : c’est le zimzoum, un concept hassidique. Comme quand on tombe amoureux : pour laisser approcher l’autre, il faut laisser de la place ! L’être humain est un être de relations avec Dieu ! » On est à deux doigts de la rébellion dans cette salle de classe. C’était la première heure du cours sur « Creation and Disaster ».
En 2004, le tsunami au nord de Sumatra a profondément choqué l’Indonésie tout entière. Le tremblement de terre de Jakarta en 2006, puis l’éruption du volcan Merapi (à 27 km d’ici) en 2010 ont représenté deux autres profonds chocs. On ne parle pas des catastrophes naturelles ici comme on pourrait en discuter ailleurs autour d’un verre.
Au fond, comment revivre après un désastre? Il n’y a pas d’autre question que celle-là cet après-midi. Comment croire encore à l’amour de Dieu alors que l’injustice la plus totale vient de frapper ?
Bien sûr, nous n’avons pas tous les mêmes présupposés théologiques (et j’attends le moment où la question de l’inspiration divine du texte va être abordée), c’est une faculté de théologie comme les autres... et par-delà le bonheur de la rencontre se profile parfois l’inquiétude d’être bousculé au-delà du supportable.
Je pense au cours de ce matin sur « Spirituality and Worship » qui m’intéressait a priori parce que ces cours sont rares par chez nous. Là aussi, les avis diffèrent : il y a ceux qui trouvent ça formidable de se demander comment faire pour redresser un monde malade parce que c’est là ce que Dieu attend de nous (comment aurait fait Jésus dans cette situation, se demande-t-on), et puis il y a ceux qui trouvent que c’est une façon un peu trop humaine d’imaginer la suivance... et qui veulent plutôt parler de liberté offerte à l’homme de changer le monde, sans vraiment le savoir parfois. Deux visions différentes du monde, de l’homme et de Dieu. Plus toutes les nuances possibles entre les deux. Et moi j’en suis où dans tout ça ? Parfois je sais, parfois je ne sais pas. Parfois j’ai des bribes de cours qui me reviennent et qui commencent à tracer une certaine cohérence. Souvent j’ai des doutes sur l’exégèse des textes telle qu’elle nous est proposée ici. Parfois ça éclaire autrement.
Sinon, j’ai enfin réussi à prendre quelques photos, pas de très bonne qualité, mais qui donnent une idée de la vie ici. Alors si internet veut bien marcher ce soir (« May God grant you a good connection ! » se souhaite-t-on dans les couloirs à l’heure de Skype) je les ajoute à ce message.
A demain !






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