vendredi 29 juin 2012

Jour 23 - Salut !

Hier on parlait des commencements. On a aussi parlé au GIT, ces jours-ci, des fins. Le salut, c’est quoi ? Pour les contemporains de Calvin, on imagine que ça devait aller de soi. Echapper à l’enfer. Gagner son paradis. Mais aujourd’hui ? Comment dire le salut aujourd’hui ? Qu’est-ce que ça signifie au juste ? Nous étions une dizaine ; tous théologiens, pasteurs pour la plupart. Et pourtant nous avons eu la surprise, dans la liberté de parole qui a caractérisé nos échanges, de constater que nous ne savions pas... Nous avons une idée, pour nous-mêmes, de ce que ça peut signifier. On peut évoquer notre espoir que le salut est pour tous. Mais c’est comme si c’était un point aveugle de nos théologies respectives – nous n’abordons la question qu’avec prudence. La systématique ne rejoint pas l’existentiel (pardon pour les gros mots!). C’est quoi, le salut, pour vous ?
Le salut, le jugement et la grâce, on en a parlé ailleurs et je ne compte pas y revenir ici. Ca fait partie des questions que je ramènerai.
Ce matin, c’était picture time pour tout le monde, puis tout le monde ou presque a embarqué dans un taxi pour aller qui faire ses dernières emplettes de batik, qui visiter une fabrique de bijoux en argent, qui simplement faire un tour à pied avant qu’il ne fasse trop chaud. Je crois que cet après-midi, un tour à la plage est prévu, et demain ce sera le zoo. Il ne reste plus dans le dorm que quelques isolés, sous le relais du modem, ou la guitare à la main, ou simplement assis sur les marches à penser à autre chose. C’est un vrai soulagement que les cours soient finis. Ca a été très intensif en terme de temps, et le travail en commun pour les presentations de fin de cours a exigé une certaine énergie. C’est parfois difficile d’élaborer une œuvre commune quand on a des théologies vraiment divergentes et des aptitudes différentes face à la langue anglaise. Mais au bout du bout, chacun a pu mettre la main à la pâte.
Sur l’announcement board, il y a un « 02 » sur l’affichette « days left of the GIT 2012 ». Les groupes de discussion se sont réunis une dernière fois pour un bilan. Qu’est-ce qu’il faudrait changer pour la prochaine fois ? (ce sera dans deux ans en Amérique latine) En regardant autour de moi chacun de ces visages devenus familiers, je pense à ces quelques minutes ou ces longues heures de conversation avec l’un ou l’autre, ou au simple sourire échangé. Et je sais qu’à un moment ou à un autre, nous avons été Christ l’un pour l’autre.
Alors je repense à Luther, et je me dis qu’en étant ensemble ainsi, par-delà le prétexte du travail académique, ce que nous avons pu vivre c’était de protester pour. Pour l’espoir d’une vie possible dans ce monde, pour l’amitié et la fraternité (gandong en indonésien), pour la simplicité de la rencontre. On passe notre vie à protester contre, ici aussi d’ailleurs, contre la pauvreté, l’injustice, les inégalités, la désunion, la guerre et la famine. Et alors ? C’est ça qu’on est supposés faire ? Non ! On est supposés annoncer une bonne nouvelle, pas lutter contre les mauvaises. Et ma bonne nouvelle elle est là. Je proteste pour, avec tout ceux qui sont ici, et bientôt de retour en France, avec tout ceux qui seront là-bas.
Salut !



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