J'allais vous parler de notre visite du matin mais à la réflexion, ce n'est pas tout à fait mûr dans mon esprit. Ca viendra.
Alors le hoquet du perroquet, c'est plutôt pour évoquer les difficultés, parfois, de communication. Comment dire ce qu'on pense quand on sait que ce qu'on pense va choquer ? Est-ce que c'est bien nécessaire ? Est-ce que c'est utile ? Tout est possible, mais... En même temps, en ne parlant pas, on se nie soi-même et on refuse d'entrer en communication avec l'autre, qui du coup parle tout seul. Ici, c'est compliqué à plusieurs titres : il y a la différence des cultures et l'inconnu des codes sociaux qui sous-tendent la communication pour l'autre ; il y a la différence de langue, puisque pour la plupart d'entre nous, l'anglais n'est pas notre langue habituelle de communication, et une langue d'emprunt est une langue empruntée, aux deux sens du terme ; il y a la différence de théologies, qui va ici du très charismatique au libéral bon teint ; il y a la différence des sexes aussi, parfois source de malentendus, et puis la différence tout court, du fait que nous sommes tous des individus uniques qui ne savons pas toujours nous-mêmes ce que nous pensons. Tout ça mélangé, ça fait beaucoup. Au bout d'une semaine, on commence à voir se tracer des lignes de communications "naturelles" entre les gens, des sujets qu'on sait devoir éviter avec telle ou tel, des groupes qui commencent à se former par affinités, des complicités. En un sens, c'est une étude ethnographique grande nature.
Et ça a beaucoup à voir avec la théologie. Même si on se laisse s'installer dans un certain confort en évitant les situations où on sent que la communication va être compliquée, l'Evangile fait malgré tout irruption et renverse nos présupposés. Le perroquet tranquille sur sa branche se met à avoir le hoquet. Donc, l'Evangile, c'est le hoquet du perroquet. CQFD.
(Pardon pour ce billet tout à fait décousu, qui me fait suspecter que je commence à nettement manquer de sommeil. Mais demain c'est dimanche et d'autres aventures nous attendent. Je vous en raconterai un bout, sûrement.)
Pour finir, une photo prise au vol cet après-midi depuis le bus : sur l'arbre, il y a une petite pancarte. Beaucoup d'arbres en ont dans les rues de Yogya et je crois bien qu'il s'agit d'une identification. Comme si chaque arbre avait sa carte d'identité suspendue au cou (comme nos "name-tags" encore bien utiles pour ne pas joindre aux difficultés sus-mentionnées celle du trou de mémoire au moment de mettre un nom sur un visage). Mais alors là, pardon, je décline d'en tirer une quelconque conclusion d'ordre théologique - mais sentez-vous libres dans les commentaires !
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