Sunday service in Yogyakarta : le
culte dominical à Yogyakarta. Une église immense comme on en voit
rarement aussi pleines chez nous, un service toutes les deux heures à partir de 6h du matin, dans des styles différents selon l'horaire ("traditionnel", charismatique, avec orchestre, avec chorale... à 8h, c'était plutôt traditionnel, avec chorale et longue prédication - 47mn selon le chronométrage d'un étudiant un peu fatigué...). Les étrangers que nous sommes sont
invités à s’asseoir aux premiers rangs, tout près des musiciens
et de la chorale. Le chef de choeur ouvre le temps de célébration
par un résonnant « Shalom ! » auquel répond la
communauté : « Shalom ! », la paix soit avec
vous ! Le service est en indonésien, mais nous reconnaissons la
structure du culte, rythmé par les chants dont les paroles sont
projetées sur un écran. Trois lectures se succèdent, un psaume
d’abord, puis 2 Corinthiens 4 et notamment le verset 13 : « Et
comme nous avons le même esprit de foi que celui exprimé dans cette
parole de l’Ecriture : ‘J’ai cru, c’est pourquoi j’ai
parlé’, nous aussi nous croyons et c’est pour cela que nous
parlons. », enfin Marc 3,13-30 qui s’ouvre par la phrase « Il
monta ensuite sur la montage ; il appela ceux qu’il voulait,
et ils vinrent vers lui ». Difficile de comprendre le message
de la prédication malgré les quelques mots anglais qui la
parsèment, mais à relire le texte je suis frappée de ce que ceux
que Jésus appelle ainsi sont ainsi « avec lui » et
« envoyés prêcher ». Ce n’est donc pas en restant
auprès du Christ que l’on est appelé, mais en allant dans le
monde faire ce qu’on a à y faire. C’est dans ce texte de Marc
aussi que se trouve ce passage difficile sur le blasphème contre le
Saint Esprit : « Je vous le dis en vérité, tous les
péchés seront pardonnés aux hommes, ainsi que les blasphèmes
qu’ils auront proférés, mais celui qui blasphèmera contre le
Saint-Esprit n’obtiendra jamais de pardon : il mérite une
condamnation éternelle. » Comment comprendre ce passage qui
ressemble à une malédiction ? Jésus proférant une
malédiction, ce serait possible ? Quelle drôle de bonne
nouvelle ! Mais au fait, l’Esprit, dans cette histoire, c’est
bien celui qui accompagne les apôtres dans le monde, dans la mission
qui leur a été confiée, qui prend ainsi la place de Jésus quand
il n’est plus là juste à côté, quand on a quitté la montagne
où on l’a rencontré. C’est par lui qu’on est en mission, au
nom d’un autre. Alors peut-être que blasphémer contre lui, c’est
oublier, tout simplement, la raison qui nous a fait partir et celui
qui nous l’a demandé ; c’est croire qu’on part par
nous-mêmes, pour nous-mêmes, pour gagner notre paradis, ou notre
espérance, ou pour chasser en notre nom propre ce mal auquel nous
sommes confrontés. Ca, en effet, c’est pire que tout ! c’est
bien une malédiction. Et les paroles de Jésus résonnent comme un
« attention ! n’oubliez pas qui vous a envoyés ! ».
On oublie tellement facilement.
On pourrait être ici un groupe de
collègues heureux de se rencontrer et ça pourrait suffire. Mais
d’avoir cru nous permet de parler, autrement, sans oublier que d’où
que nous venions, nous sommes envoyés par la même personne, ce Dieu
incarné qui appelle ses disciples sur une montagne pour les envoyer
ensuite dans le monde. Se retrouver ici, c’est une étape sur la
route, qui permet de continuer ensuite chacun sur notre chemin, faire
ce que nous avons à faire.
Curieux qu’une prédication à
laquelle je n’ai rien compris, et pour cause, puisse malgré tout
être parole d’Evangile. L’esprit souffle où il veut ! On
ne sait pas d’où il vient ni où il nous emmène, mais parfois, on
voit la trace de son passage.
Bon dimanche à tous !
2 commentaires:
Un parcours de chrysalide...
Merci au collègue voyageur en Indonésie de nous donner de ses nouvelles! Une fois arrivée là bas je te souhaite un bon voyage théologique, personnel, spirituel, plein de rencontres... Par tes messages sur le blog on peut voyager un peu avec toi.
MV
Enregistrer un commentaire